Nous avons là l'illustration d'un thème issu de l'inconscient Champonesque qui s'il n'est pas étrange, car comment trouver de l'étrange dans la décrépitude,
est une figuration subliminale de l'inconscient impromptu conceptualisant l'empirisme de la pensée d'un tripoteur professionnel de carcasses usagées, délabrées ou à tout le moins momentanément endommagées !*
Inconscient Champonesque disais-je, mais que j'aurais pu qualifier de Baudeleresque, car le sieur Champon est à la photographie ce que Baudelaire a été à la poésie, mais en moins connu !
sinon une fleur de pavot à la place de la papaveraceae., eût composé l'image et cela donnerait une idée faussement perturbée d'une promenade au bord de l'ultime chemin bien connu des fumeurs d'opiacées !
En cela le photographe a préféré associer l'image à la féminité et non à la toxicité, et l'analyste doit impérativement penser à cette féminité printanière de l'inflorescence
et la fin des occupations hivernales comme le chantait si bien Ricet Barrier :
….....
« Bon dieu, voilà le printemps qui s'amène
Va falloir retourner aux champs
Labourer, sarcler, toute la semaine
Bon dieu, le printemps c'est fatiguant.
Fini de faire la cour aux fumelles
Les soirs d'hiver à la veillée
Quand le printemps vient, tire la ridelle
Tout le monde aux champs jusqu'au coucher... »
et aussi ce que représente ces pétales renversés telle la robe froissée d'une bayadère éphémère,
laissée sur la moquette de sa loge à proximité des autres robes d'amies plus anciennes qui se sont dé-loquées pour affriander comme tous les soirs les élégants rupins fouteurs aux mains baladeuses et aux idées foutrificatrices,
si je peux me permettre cette prosodie.
Cette association inflorescence-féminité-décrépitude est un axe de travail du photographe, il peut être vu comme le thème principal, mais il en existe un autre :
Le cheminement interne de l'auteur, une recherche de la mysticité symbolique du temps qui s'enfuit et des impôts qui demeurent.
Ou encore :
La vision érotico-déliquescente de cette image se devine par la présence d'une compo telle un oxymore lumineux déterminé par une profondeur de champ appropriée au message hurlant de sous-entendus étouffés :
mon vieux complice, ce coup de blanc m'a grisée dit-elle retrouvant son vieil amant !
Et celui-ci répondit : la peau de mes choses aussi et c'est à l'amie que j'offre mon vin !
La composition fait ensuite jaillir un brin d’effusion enthousiaste, avec amplification d’une zone à l’autre : mais l'inexorable plongée vers le mystère du fugace renouvelé et paradoxalement perdu.
Cela pourrait préfigurer le repos de la nuit sinon le repos éternel.
Et Jésus dans tout ça me demanderez-vous ?
Laissez-le tranquille vous répondrais-je, car en dehors du poids des péchés du monde doit-il encore supporter ceux de Champon et Vivounette réunis ?
Que nenni, affirmerai-je, aidé dans ma certitude par Marie Madeleine qui en dépucelant l'adolescent boutonneux que Jésus était, lui permit d'arborer le visage net que nous pouvons admirer sur le suaire de Turin
au lieu d'un visage boursoufflé de boutons et de multiples plaies sanguinolentes qui aurait fait confondre ce linge avec une balançoire à Mickey de la même Marie Madeleine.
Mais je m'éloigne du sujet et de sa conclusion :
Amis de P&C inutile de fermer le bouton de la radio : vous n'écoutez pas France Culture, vous lisez seulement un des délires à Placebo !
*pour ceux-celles qui l'ignorent Champon est tripoteur agréé c'est à dire Kiné.